Pour élaborer ses savons, cette agricultrice cultive son aloe vera en Bretagne

Son petit secret se cache sous un tunnel de plastique posé à quelques mètres de sa ferme. Heureusement épargnée par la tempête Ciaran, cette serre abrite depuis quelques années des plants qu’on n’a pas vraiment l’habitude de trouver en Bretagne. Un trésor végétal que Laurie Poussier a posé là, sans réellement savoir ce qu’il deviendrait. A sa grande surprise, sa nouvelle culture d’aloe vera est un franc succès et ce, malgré les caprices de la si décriée météo bretonne.

Installée à La Chapelle-Janson, aux confins de l’Ille-et-Vilaine et de la Mayenne, la jeune agricultrice souhaite utiliser cette plante réputée pour son pouvoir hydratant afin d’élargir sa gamme de cosmétiques qu’elle confectionne avec le lait de ses vaches. « J’ai rencontré une productrice qui avait plusieurs plans d’aloe vera mais qui souhaitait s’en séparer. Je me suis dit que j’allais les récupérer pour essayer de les faire pousser, mais je n’avais aucune garantie que ça marche. L’aloe vera est une plante qui n’aime ni le froid, ni l’excès d’humidité. » Autant dire que la Bretagne n’est pas franchement idéale pour son épanouissement, même si d’autres se sont déjà lancés avant elle.

Les 80 plants repiqués par l’agricultrice il y a deux ans semblent pourtant se plaire sous le tunnel de plastique uniquement chauffé par le soleil. Ils s’y plaisent tellement qu’ils ont même fait de multiples bébés qui germent ici et là. Une prolifération qui va permettre à Laurie d’organiser une vente à la ferme afin d’éviter que sa serre ne se transforme en jardin méditerranéen. Un moyen pour la jeune agricultrice de financer une partie du développement de sa gamme de cosmétiques qu’elle doit faire tester par des organismes certifiés. Car depuis deux ans maintenant, Laurie passe la moitié de son temps dans son laboratoire pour élaborer ses produits de beauté et d’hygiène. Par laboratoire, on entend un petit préfabriqué blanc d’où s’échappe une discrète mais agréable odeur de savon. « Depuis que mon conjoint a repris la ferme il y a six ans, j’ai toujours voulu que l’on diversifie l’activité laitière, que l’on fasse de la transformation pour valoriser notre lait ».

Eleveuse de vaches laitières, Laurie Poussier produit des savons avec son lait dans lesquels elle intègre des fleurs de calendula.
Eleveuse de vaches laitières, Laurie Poussier produit des savons avec son lait dans lesquels elle intègre des fleurs de calendula. – C. Allain/20 Minutes

Après des formations en cosmétiques naturels et en herboristerie, elle s’est rapidement spécialisée dans la conception de savons qu’elle commercialise en boutique spécialisée ou sur son site Internet. Ne vous trompez pas, 99 % de la production des 100 vaches part dans les citernes de l’imposante coopérative Agrial. Mais depuis deux ans maintenant, Laurie s’autorise à prélever quelques kilos d’or blanc pour la fabrication de ses savons à base d’huile d’olive, de cameline, de miel de la ferme ou encore de calendula. « Nous ne sommes pas nombreux en France à utiliser du lait de vache pour faire des savons. Ce n’est peut-être pas le plus sexy mais ça reste l’un des plus riches donc c’est idéal pour les savons surgras par exemple. »

« Pas toujours simple » de rester français

Si elle reste modeste, la petite savonnerie paysanne de l’Atelier du Tilleul a déjà trouvé son public, au point que Laurie aimerait la développer sur le peu de temps libre que sa vie de maman à la ferme lui laisse.

Laurie Poussier a également planté de l'aloe vera qu'elle fait pousser sous sa serre en Bretagne.
Laurie Poussier a également planté de l’aloe vera qu’elle fait pousser sous sa serre en Bretagne. – C. Allain/20 Minutes

Fervente défenseure du modèle agricole tricolore, la jeune éleveuse garde l’ambition de travailler avec des produits français, si possible en s’approvisionnant autour de chez elle, ce qui lui a permis de s’offrir le label « slow cosmétique ». « Ce n’est pas toujours simple de se limiter aux ingrédients français car je dois me passer de choses comme l’huile de coco ou l’huile de karité. Mais c’était mon choix. » C’est dans cette démarche de circuit court qu’elle a souhaité se lancer dans la culture d’aloe vera. D’ici peu, Laurie pourra intégrer le gel si précieux de la plante méditerranéenne pour élargir sa gamme de produits vers une crème de jour. Et pourquoi pas un déodorant, si elle y parvient. Avec le rêve secret de transformer le vieux corps de ferme en grand atelier de fabrication et d’initiation.

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