Tout un symbole : c’est au moment où les poiriers sont en fleurs que le Pôle fruitier de Bretagne et Couesnon-Marches de Bretagne partent en campagne dans le Pays de Fougères.
Opération sauvetage pour cet arbre, moins courant en Haute Bretagne que le pommier, mais qui a longtemps fait partie lui aussi du paysage rural.
Sauf qu’au fil du temps le poirier n’a pas été sauvegardé. « Il y a un saut de génération. On trouve finalement peu de poiriers âgés de quarante à cinquante ans », observe Benoît Maubé, chargé de mission au Pôle fruitiers de Bretagne.
Cet association loi 1901 soutenue notamment par le Conseil régional agit pour la préservation des arbres fruitiers dans la péninsule bretonne.
Elle même assiste les associations et les collectivités dans leur actions de sauvegarde du patrimoine pomologique (pour les pommes) et pyricole (pour les poires).
Le Pôle fruitier est déjà partenaire de Couesnon-Marches de Bretagne dans la valorisation de vergers de pommes, et la création d’un conservatoire de variétés anciennes.
La cible : les plus anciens
De deux cents à quatre cents variétés de poires sont officiellement répertoriées en France, « mais on estime qu’il en existe plus de six cents », décrit Benoit Maubé (pour de 4000 à 6000 variétés de pommes).
En Bretagne 550 variétés sont référencées, dont 150 à 200 « poiriers vénérables », supports de variétés bretonnes comme la Grain d’or, la Quessoy, en passant par la Grise de Bazouges-sous-Hédé…
Par poiriers vénérables, on entend des arbres qui ont de 80 à 100 ans. C’est notre cible. Un patrimoine connu, mais rare et fragile, et qui ne va plus durer longtemps si on ne fait rien.
Le Pôle fruitier a entrepris un inventaire des poiriers vénérables encore présents en Bretagne.
Il est consultable sur Internet. « Les propriétaires ou les personnes qui observent ces poiriers, même plus jeunes, peuvent le signaler pour compléter l’inventaire ».
Lorsque des arbres intéressants son repérés, le Pôle fruitier de Bretagne se déplace et réalise des greffes de sauvegarde, pour ensuite réintroduire la variété ailleurs.
C’est le travail qui est mené avec Couesnon-Marches de Bretagne.
Comme pour la pomme, c’est une préservation qui s’inscrit dans le Plan alimentaire territorial et le Plan climat air énergie de la communauté de communes.
La communauté de communes propose aussi de nombreuses animations aux habitants, come des séances d’initiation au greffage d’arbres fruitiers.
Nous avons commencé à le faire par groupes, avec jusqu’à quarante ou cinquante personnes. Désormais nous proposons une autre formule : une initiation individuelle, sur rendez-vous, pour que les gens puissent faire eux mêmes, avec le formateur.
Avec l’aide…de l’A 84
Couesnon-Marches de Bretagne a aussi un allié dans sa démarche : la Direction des routes de l’ouest, qui régentent les axes routiers nationaux (RN 12 et A 84 en l’occurrence).
L’établissement met déjà à la disposition de la communauté de communes des parcelles en bord d’autoroute. Elles servent de conservatoire de pommiers. La même opération est en cours pour le poirier : « soixante poiriers seront plantés sur deux parcelles en fin d’année, avec possibilité de greffage au printemps 2025 », annoncent Henri-Pierre Rouault et Sylvain Ory, agent de la Diro de Saint-Aubin-du-Cormier.
Une subdivision qui entretient 300 hectares de terrain en bord d’A 84.
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