Crise du secteur de l’habillement, inflation, météo glaciale, alors que les soldes d’hiver débutent mercredi 10 janvier, près de 60% des Français ont l’intention d’y renoncer ou d’y consacrer un budget moins élevé. Sans parler des changements d’habitude des consommateurs. On fait le point sur ce traditionnel rendez-vous qui ne semble plus attirer les foules.
Les intentions d’achat pour les soldes d’hiver sont en berne. Près de 60% des Français ont l’intention d’y renoncer ou d’y consacrer un budget moins élevé, selon un sondage Ifop réalisé pour l’enseigne Spartoo. Une baisse qui reflète totalement la crise que traverse le secteur de l’habillement, et une question de timing également : « Le début d’automne a été trop chaud donc les magasins ont des stocks importants. Les commerçants indépendants qui ont accusé un recul de leurs résultats de 20% en septembre et de 12% en octobre, ne sont pas ravis de devoir solder pulls et manteaux au moment même où il fait très froid », selon Isabelle Tanguy, la présidente de la fédération nationale de l’habillement en Bretagne.
Cette fédération nationale de l’habillement, représentant 30.000 points de vente en France, a interrogé ses adhérents qui, déjà avant le Covid, souhaitaient retarder les soldes de 15 jours pour mieux coller à la réalité des saisons. Aujourd’hui, ils souhaiteraient « décaler d’un mois les soldes d’hiver », aux alentours de la mi-février, afin de mieux les faire correspondre à la fin de saison climatique. Ce qui redonnerait peut-être du sens aux soldes, en les repositionnant sur leur vocation initiale de déstockage en fin de saison.
Car, il faut bien l’avouer, désormais les promotions, c’est un peu toute l’année : ventes privées, Black Friday… Autant d’événements commerciaux qui rendent moins lisibles les soldes et en atténuent l’intérêt.
Sans parler de la concurrence des plateformes de vente en ligne aux effets pervers : « Certains viennent essayer en magasin (les chaussures notamment) et passent ensuite commande sur Internet », raconte Isabelle Tanguy.
Et puis il y a aussi les nouvelles habitudes de consommation, aux premiers rangs desquels la seconde main, qui ont changé la donne : Le Bon Coin, Vinted, Emmaüs, les friperies ou dépôts-ventes font carton plein. Ce qui correspond aussi aux préoccupations écologiques contemporaines. Certains médias engagés profitent d’ailleurs des soldes pour faire passer leurs messages, comme Reporterre par exemple.
Les soldes d’hiver commencent, au plus grand bénéfice de l’industrie de la mode, dont l’appétit insatiable pèse sur l’environnement.
Une alternative à cette consommation de masse revient, celle de l’« upcycling » ou « surcyclage ».https://t.co/xto4PWjNI8— Reporterre | Le média de l’écologie (@Reporterre) January 10, 2024
Enfin, bien évidemment l’inflation pèse énormément sur le budget des ménages qui se recentrent dès lors sur l’essentiel. Cette année, les Français comptent dépenser en moyenne 165 euros pour les soldes, un panier moyen en baisse de 6 euros depuis deux ans, selon cette même enquête de l’Ifop pour Spartoo.
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