C’est un coup dur pour l’entreprise Vantiva, l’ex-Technicolor, à Cesson-Sévigné, près de Rennes. Le constructeur de décodeurs et de box internet veut supprimer la moitié de ses effectifs, soit 91 licenciements envisagés sur les 200 salariés. On est bien loin des 800 emplois de cadres et de chercheurs travaillant chez Technicolor au début des années 2010. Un rassemblement était organisé ce lundi 6 mai devant le site des Champs Blancs alors que les négociations sur le plan de sauvegarde de l’emploi reprennent ce mardi.
Incompréhension
Devant le site de l’entreprise, des croix en bois symbolisent les postes supprimés comme ingénieurs en logiciel d’industrialisation, responsable marketing ou encore responsable d’équipe en recherche et développement. « Je suis dans la démarche de recherche d’emploi« , témoigne Pierrick âgé de 55 ans. « J’ai remis à jour mon CV et je vais chercher un autre job. » Le délégué du syndicat SUD se trouve dans une situation cruelle car son emploi est en concurrence avec celui de son collègue. À 32 ans, Tanguy pensait pouvoir rester encore un peu de temps à Vantiva et il ne cache pas une certaine incompréhension : « Je dirais presque que je suis dégouté car quand j’ai été embauché il y a six ans, on nous promettait de belles choses. On est en train de désindustrialiser la France », déplore le jeune salarié.
Deux PSE en quatre ans
En 2020, une centaine de postes avait été délocalisée en Inde et en Chine sur la partie software, c’est-à-dire les logiciels. Cette fois-ci, c’est la partie matériel, soit le hardware, qui est touchée et qui va être transférée au Royaume-Uni. Dans un communiqué, la direction de Vantiva évoque notamment un ralentissement de la demande sur le marché des terminaux domestiques. « L’objectif est de trouver, ensemble et en concertation, les mesures d’accompagnement les plus adaptées : mobilité interne, dispositif de volontariat et reclassement externe. » La phase de négociation sur le PSE, le plan de sauvegarde de l’emploi, est en cours et va se poursuivre jusqu’en juin. Après les 91 licenciements envisagés, Vantiva n’aura plus qu’une centaine de postes à Cesson-Sévigné, une taille très relative qui risque de fragiliser encore plus le site d’Ille-et-Vilaine selon les salariés.
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