« Le Calydon est actuellement fermé ». Voilà le message publié sur le site internet de ce restaurant d’entreprise situé à Cesson-Sévigné (35), près de Rennes. La structure, de près de 3 000 m², a servi ses derniers repas fin décembre 2023. « C’est très triste », estime Éric, un salarié habitué des lieux.
Installée rue du Chêne-Germain, cette cantine était fréquentée par de nombreux travailleurs jusqu’à la crise sanitaire. Des employés d’Orange, pour beaucoup, mais aussi de Canon, EDF, Engie, Harmonic, du ministère du Travail ou de la Caisse d’épargne. Environ 1 100 repas y étaient servis chaque jour.
Mais depuis le 28 décembre dernier, tout s’est arrêté. L’association RIE Atalante, qui gérait le restaurant pour le compte d’un comité social et économique (CSE) d’Orange, a même été placée en liquidation judiciaire par le tribunal judiciaire de Rennes le 5 février 2024. « Nous n’avons jamais retrouvé la fréquentation d’avant la covid », explique Claire Lhygonaud, salariée d’Orange et ex-présidente de l’association.
Une histoire mouvementée
Ouvert dans les années 1980, le Calydon a connu une histoire mouvementée ces dernières années. Après avoir dû fermer en 2020 à cause de la crise sanitaire, l’établissement a fait l’objet d’une fermeture administrative au printemps 2021. En cause : des non-conformités aux normes de sécurité incendie. Les travaux nécessaires ne sont lancés que début 2022 par Orange, propriétaire des murs à 93 % (le reste est détenu par la Caisse d’épargne). Si bien que le Calydon ne rouvre qu’en mars 2023, avec un nouveau prestataire de services, Eurest, en remplacement du breton Ansamble.
Malgré une offre repensée, la fréquentation n’est pas au rendez-vous. Les salariés des alentours ont pris leurs habitudes ailleurs. Et « ils sont plutôt contents de profiter de leurs tickets-restaurants », estime Claire Lhygonaud. Le développement du télétravail a également joué. De même que l’augmentation des tarifs des repas, liée à la nouvelle offre proposée à la clientèle et à l’inflation.
Des charges importantes
Mais alors que la fréquentation dégringole, les charges, elles, restent importantes. Notamment le loyer, jugé élevé bien que revu à la baisse en 2022. Par ailleurs, les entreprises adhérentes de l’association gestionnaire (Orange, Harmonic, InterDigital…) ne souhaitent pas voir leurs droits d’entrée augmenter. Conséquence : le restaurant a du mal à payer ses loyers, ce qui conduit in fine à la décision de stopper l’activité.
Qu’adviendra-t-il du Calydon ? Si l’activité de restauration d’entreprise est définitivement stoppée, Orange et la Caisse d’épargne pourraient décider de restructurer le bâtiment, de le raser pour en construire un nouveau ou de vendre le terrain. Contacté, Orange Grand Ouest a indiqué qu’il ne savait pas à ce stade ce que l’endroit allait devenir.
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