Pas de reprise avant trois mois : revivez la conférence de presse sur la panne du métro B de Rennes

D’une longueur de 22 m, le métro B roule en moyenne à 35 km/h et relie les deux terminus (soit 13 km), en 21 minutes. Sans chauffeur, il change de sens sans devoir faire demi-tour. Avec une capacité de 179 places (dont 26 assises), il est plus spacieux et a une plus faible consommation électrique que le système de métro Val automatique de première génération, qui équipe la ligne A.

Est-ce que la majorité de gauche de Rennes métropole est fragilisée par la panne du métro B ? « Les coups durs pour le territoire, ce sont des coups durs pour nous aussi. Est-ce qu’on s’en serait passés ? Oui bien sûr », répond la maire de Rennes et présidente de Rennes métropole.

L’élue évacue l’idée d’une crise avec ses alliés écologistes : « Je laisse les commentateurs commenter. »

Le représentant de Siemens déroule son propos : « Nous sommes sur un système complexe et sur la vie d’un métro de 40 ans, ce sont le genre de désagréments qu’on peut rencontrer. »

Matthieu Theurier, vice-président de Rennes métropole délégué aux transports, est interrogé sur une possible augmentation du trafic routier. « Le premier report des usagers du métro, il est sur les lignes Chronostar. Puis sur la marche à pied et le vélo. Mais oui, il y a un report sur la voiture », observe l’élu.

Mais qu’est-ce qu’un boggie ? Selon Wikipédia, « un bogie, ou boggie, est un chariot situé sous un véhicule ferroviaire, sur lequel sont fixés les essieux (et donc les roues). Il est mobile par rapport au châssis du véhicule (locomotive, wagon ou voiture) et destiné à s’orienter convenablement dans les courbes. »

En dépit des difficultés d’exploitation de la ligne B, « la transformation écologique et urbaine se poursuivra. Cela n’entame pas notre volonté », martèle Nathalie Appéré, qui indique aussi sa volonté de mettre en place le tram-bus.

Le 18 novembre 2023, la ligne B du métro de Rennes était déjà tombée en panne. Elle n’a repris du service que quelques jours avant Noël. Sur la raison de la panne, Siemens ne peut toujours pas fournir d’explication. « Le problème est réglé, mais sur la cause, l’expertise est toujours en cours », indique le représentant de Siemens.

« La pièce en question n’a rien à voir avec le galet de guidage » de ce métro automatique, renseigne le représentant de Siemens. « C’est une pièce large comme ma main. C’est un cas singulier de rupture après que la rame a parcouru 200 000 km. On préfère changer les pièces sur toutes les rames plutôt que d’attendre les expertises. C’est un travail long. » La pièce qui fait défaut se trouve à l’intérieur des boggies.

Lors de sa prise de parole, Nathalie Appéré a salué le succès de la ligne B, lancée en septembre 2022 : « Il ne faut pas jeter l’eau du bain. C’est un métro que les Rennais se sont approprié avec 30 millions de voyages depuis sa mise en service. »

Un membre de Kéolis intervient. « On continue à modifier le tracé de la ligne de bus relais. » Il évoque comme nouveaux arrêts la Poste de Cleunay, République, les Gayeulles, « pour une desserte plus rapide. On renforce les lignes Chronostar qui deviendront les lignes principales et on va améliorer les correspondances. »

« Il faut se situer dans les innovations ferroviaires et aucune ne marche à blanc et rien ne peut remplacer le fonctionnement réel. Est-ce que l’on s’attendait à ce genre de pannes ? Bien évidemment que non. On est encore dans le temps de la mise au point. Nous devons faire face à un trimestre compliqué », complète la maire de Rennes.

« Les analyses ont montré qu’une pièce se trouvant à l’intérieur des 4 boggies (système de roulage) s’est cassée. Il faudra des analyses pour comprendre pourquoi. Nous connaissons la difficulté et devons remplacer les pièces sur 100 boggies (25 X 4 boggies par rame) », complète Nathalie Appéré.

Interrogée sur le choix d’opter pour une technologie innovante pour la ligne B (mise au point par Siemens), Nathalie Appéré répond : « Si ces choix étaient à refaire, nous referions les mêmes. Nous assumons nos choix. »

Sont annoncés comme participants à cette conférence de presse qui se tient dans les locaux de Rennes métropole : Nathalie Appéré, maire de Rennes et présidente de Rennes métropole, Matthieu Theurier, vice-président de Rennes métropole délégué aux transports, Stéphane Bayon de Noyer, directeur de la Business Unit Matériel roulant de Siemens Mobility, et Ronan Kerloc’h, directeur général de Kéolis Rennes.