Erosion sur la côte basque : à quand la réouverture de la route de la Corniche

La RD 912, plus connue sous le nom de route de la corniche, est bloquée à la circulation depuis le 2 novembre dernier par arrêté préfectoral. Après les épisodes tempétueux de la semaine dernière, deux experts ont effectué des relevés sur la falaise. Si les conclusions de leur rapport sont positives, la route pourrait être rendue à la circulation la semaine prochaine.

La route qui longe les falaises mythiques de la corniche basque est déserte. Deux hommes, en tenues fluorescentes, scrutent le sol, les parois. Leurs expertises et observations viendront compléter les images du drone effectuées plus tôt dans la matinée. Pour l’heure, ils ne semblent pas inquiets, mais il reste encore d’autres points à vérifier et comparer. Denis Burlet est ingénieur géologue, responsable des risques naturels pour la société Geotec. « On est chargés d’observer sept secteurs préidentifiés comme à risque, les inspecter et comparer avec les prises de vues avant la tempête ».

Cette étude et ces expertises font partie d’un protocole mis en place il y a moins d’un an, « dans lequel il est prévu d’inspecter à peu près deux kilomètres de la falaise avant de décider de la réouverture de la route« , explique Yann Torlasto, directeur général adjoint au patrimoine et aux infrastructures du département des Pyrénées-Atlantiques.

D’ici la fin de semaine, les conclusions de ce rapport devraient être connues et en fonction de celles-ci, la décision du département de rouvrir ou non la route de la corniche sera prise la semaine prochaine.

Depuis le 2 novembre dernier, les habitants des villages côtiers doivent prendre leur mal en patience. Près de 9 000 usagers de la route de la Corniche ont été contraints d’utiliser un chemin alternatif et notamment la RD 810 qui passe à Urrugne et dont la fréquentation a considérablement augmenté, rallongeant les temps de parcours et alimentant la polémique.

C’est un arrêté du préfet des Pyrénées-Atlantiques dans un principe de précaution dans un contexte de l’alerte vagues-submersion et de risque d’érosion.

Et si cette fermeture ponctuelle était une façon de préparer les riverains et automobilistes à une fermeture définitive ? Car, « à long terme, à un moment ou à un autre, elle devra être définitivement fermée pour travailler sur de nouveaux axes de circulation plus pérennes », a assuré le préfet des Pyrénées-Atlantiques, Julien Charles, sur France Bleu Pays basque, ce 9 novembre.

Il faut dire que la création d’une voie alternative à la corniche est un véritable serpent de mer. Depuis près de 30 ans, les élus, techniciens et associations en discutent en évoquant trois scenarii : le décalage de la route d’une cinquantaine de mètres, une nouvelle route en amont ou la gratuité de l’A63 sur ce secteur transfrontalier…

En attendant, la ville d’Hendaye est enclavée. On évoque les difficultés de circulation, d’accessibilité mais aussi les retards en cas d’intervention de secours d’urgence… Le maire d’Hendaye demande une réunion d’urgence et une pétition a été lancée sur internet par « l’association de défense des habitants de la corniche Basque », pour demander « le maintien de la route de la corniche Basque entre Urrugne et Hendaye ».

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