Du breton dans les traducteurs en ligne dans les deux ans
Contrairement à d’autres langues régionales, comme le basque, le catalan ou encore le corse, qui s’y sont pris plus tôt, le breton ne figure pas au menu des langues proposées sur les principaux traducteurs disponibles sur la toile. Du moins pas en dehors de certains outils comme celui mis à disposition par l’office public de la langue bretonne.
« Sur les grands traducteurs, vous retrouverez près de 500 langues traduites automatiquement, sur plus de 7 000 à travers le monde, constate David Lesvenan, le président de l’association quimpéroise «. bzh ». La consommation culturelle étant de plus en plus numérisée, si l’on veut porter la culture bretonne, il faut se positionner pour assurer une place au breton. Il y a du chemin à faire ».
« La clé : l’ouverture des données »
Car, pour s’y faire une place, il ne suffit plus de candidater. La règle s’est corsée. « Il n’y a pas de frein à proprement parler, mais nos ressources sont peu visibles et peu alignées. Il y a besoin de mettre à disposition des développeurs des paquets de données, des sets d’évaluation. La clé du développement, c’est l’ouverture des données. Cela peut être fait rapidement, dans un délai de 18 mois à deux ans », estime Mélanie Jouitteau, chercheuse au CNRS, qui coordonne l‘action entreprise par l’association.
Un datathon pour créer de la matière
«.bzh » a créé le fonds de dotation Bretagne numérique en ce sens et répondu à un appel à projets lancé par l’université d’intelligence artificielle Mohamed bin Zayed, à Abou Dhabi. Cette dernière propose de rassembler des données pour intégrer les langues régionales au sein d’outils d’intelligence artificielle. Vous suivez ? La première étape n’est pas bien compliquée : il s’agit de rassembler au moins 200 images et questions associées pour le 27 février. « Ce sera pour voir si les intelligences artificielles sont un minimum éduquées à la culture bretonne, reprend la chercheuse. L’IA fera appel à tout ce set de connaissances qu’il nous faut créer et élargir ».
Pour rassembler ces données, l’association organise un Breizh datathon, le samedi 17 février à Quimper, à la cantine numérique. Un événement convivial amené à se reproduire. Et nul besoin de parler breton pour y participer. Une équipe de traducteurs bénévoles traduira les propositions afin de les intégrer au corpus fourni aux universités.
Pratique
Breizh datathon, le samedi 17 février, à la cantine numérique de Quimper. Plus de renseignements et inscription sur datathon.bzh
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