Des thés cultivés en agroforesterie

Sur la parcelle verdoyante de Saint-Gondran, les théiers ont été plantés autour des pommiers et poiriers, les lignes d’arbres étant séparées de 5 mètres. Une technique d’agroforesterie qui les protégera en cas de canicule. Globalement, « le climat breton est assez favorable à la culture du thé qui n’apprécie pas les fortes chaleurs ou les températures inférieures à – 10 °C. Cette plante aime aussi la pluie », expose Bastien Lamarque, agriculteur à Cardroc et à Saint-Gondran (35).

« Il faut surtout être vigilant les trois premières années et bien désherber les plants de thé qui sont de la même famille que les camélias. Une fois adultes, les plantes mesurent de 1 à 1,30 m de hauteur », précise le cultivateur âgé de 34 ans.

Le climat breton favorable aux théiers

Paysagiste de formation

Paysagiste de formation, Bastien Lamarque a occupé un poste de formateur technique pendant 4 ans au CFA de Merdrignac et 4 ans à la MFR de Saint-Grégoire. « Après avoir été longtemps dans la transmission, je souhaitais mener mon propre projet. Mais j’accueillerai sans doute du public demain sur la ferme », détaille celui qui aime partager sa passion des plantes.

« J’ai décidé de me lancer dans la production du thé lors d’un projet de conception paysagère réalisé avec mes étudiants il y a 3 ans. C’est là que je suis tombé amoureux des théiers. Le thé est une des boissons les plus consommées dans notre pays et nous n’en produisons quasiment pas. Parfois, ces cultures entraînent de la déforestation et les produire en France limitera l’impact carbone. »

Une histoire débutée il y a 4 ans

Depuis 4 ans, il mène des expérimentations sur la culture de théiers et la confection de thé dans son grand jardin à Cardroc. En septembre 2023, il a franchi le pas de l’installation sur une parcelle de 5 ha comprenant 3 ha de SAU, des bois et un étang, située à quelques kilomètres de chez lui, à Saint-Gondran.

Bastien Lamarque a bénéficié d’un portage foncier en lien avec le département d’Ille-et-Vilaine et la Safer Bretagne, lui permettant de reporter de 2 ans l’achat des terres. Il a suivi le parcours à l’installation en lien avec la Chambre d’agriculture, au cours duquel il a notamment réalisé une étude économique et une étude de marché. « Mon objectif est de cultiver du thé en agroforesterie dans des vergers de pommiers et poiriers (3 – 4 m de haut) sur 2 ha dans un premier temps. Je produis aussi du safran. »

Alors que son projet d’entreprise est encore en création et que les premiers thés à infuser seront commercialisés l’année prochaine, le producteur a lancé une pépinière de théiers (à base de graines ou de boutures) et il va proposer la vente de ses plants lors d’évènements tels que des fêtes des plantes sur ce printemps (site internet : https://hortheus.fr/).

Cultivars japonais, chinois, bretons…

Il se concentre sur le développement de sept cultivars : un japonais, deux chinois, deux géorgiens et deux bretons. « Il y a 200 ans, des théiers poussaient en Bretagne, ils avaient été ramenés du Brésil par un botaniste. Puis ils étaient tombés dans l’oubli. » Avec l’emploi de ces différents cultivars, les récoltes des jeunes feuilles, servant aux subtiles infusions, vont être échelonnées.

Sur son terroir du nord de Rennes, Bastien Lamarque confectionne trois grands types de thés. « Ce sont les différentes étapes de transformation des feuilles après leur cueillette qui donnent sa couleur au thé. » Cueilli au stade ‘1 bourgeon – 1 feuille’, le thé blanc est juste flétri et séché. Pour le thé vert, la récolte est un peu plus tardive (stade ‘1 bourgeon – 2 feuilles’) et connaît deux étapes essentielles : la fixation par la chaleur et le roulage. « Pour le thé noir, plus cuivré, la récolte se fait à 3 feuilles et est suivie d’un roulage qui est adapté selon le thé désiré. Puis une oxydation est opérée dans un endroit à fort taux d’humidité. »

Dans la préparation aussi, des différences existent, même si « chacun peut adapter selon son goût » : alors que pour le thé blanc, l’infusion demande 5 à 7 minutes à 70 °C, pour le thé vert, ce sera 3 à 4 minutes avec une eau à 80 °C et pour le thé noir, 3 minutes à 90 °C.

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Les théiers ont été plantés en agroforesterie.
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Ce sont les jeunes pousses qui sont récoltées pour réaliser les infusions.
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« Le thé se déguste comme le vin », compare Bastien Lamarque.

Un thé qualitatif bio

Bastien Lamarque souhaite proposer un thé qualitatif bio, récolté à la main dans un premier temps. Les premiers packagings viennent de sortir, ses thés seront vendus sous la marque Horthéus, ‘hortus’ désignant ‘jardin’ en latin. Il proposera notamment du thé Long jing qui signifie littéralement « Puits du dragon ». Ce thé vert, très réputé en Chine, est apprécié pour son goût franc à la fois minéral et légèrement grillé. Il produira aussi du thé Oolong, réputé pour son parfum très floral.


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