Quatrième rendez-vous des Dimanches Animés, Beethoven Metalo Vivace est l’un des quatre spectacles de rue (gratuit) à se partager l’affiche de l’après-midi de ce dimanche 16 juillet 2023, en forêt de Villecartier à Bazouges-la-Pérouse (Ille-et-Vilaine). Rencontre avec l’artiste, Christophe Bouffartigue, 48 ans, de la Compagnie
M. Le Directeur,
Avant de jouer du Beethoven perché dans les airs, quel a été votre parcours ?
À l’origine j’ai suivi une formation philo-maths, rien à voir avec Beethoven. Par ailleurs passionné de guitare, j’ai commencé à jouer seul ou en groupe jusqu’à ce que je croise la route d’un cirque allemand, la compagnie Gosh. Le courant est passé et j’ai suivi la troupe durant plusieurs tournées. Alors j’ai commencé à m’essayer aux arts du cirque et je me suis mis à faire de la corde à 31 ans, pour ainsi dire à l’âge où les artistes s’arrêtent en général (rires). À leurs côtés, j’ai appris la corde lisse, les portés aériens et la corde volante.
Et votre lien avec la musique ?
J’ai enchaîné et cofondé la Cie 220 Vols (2006 à 2015) avec la troupe Western Spaghetti, puis la compagnie Larsen qui propose des spectacles aussi bien présentés en extérieur qu’en salle, conjuguant cirque aérien et musique rock comme ce Beethoven Metalo Vivace. C’est un spectacle qui s’est exporté jusqu’au nord du Brésil !
Du Beethoven interprété à la guitare électrique, étonnant ?
C’est vrai que ça surprend. L’idée m’est venue par hasard après avoir découvert de jeunes guitaristes qui postaient sur internet leurs vidéos. Ils revisitaient de grands classiques comme Bach, Vivaldi, Chopin ou Beethoven façon « métal ». Tout cela filmé depuis l’intimité de leur chambre à coucher.
Comment avez-vous rattaché le tout au spectacle ?
Je trouvais le contraste hyper touchant : voir ces adolescents très marqués métal s’imaginant jouer avec un grand orchestre alors qu’en fait, ils jouaient dans leur toute petite chambre. Du coup je fais un peu comme eux. En quelque sorte, j’extrapole. À cette différence que je m’envole dans les airs tout en jouant. Dans le numéro, je reste fidèle à l’œuvre de la 9e symphonie, 2e mouvement, durant les cinq premières minutes. Puis j’ai échantillonné et bouclé certaines parties pour écrire de nouvelles mélodies et les accompagner de sons de batterie et de basse dans un esprit rock.
Ce spectacle est-il compris de tout le monde, voire au-delà des frontières hexagonales ?
Beethoven Metalo Vivace est un spectacle entre cirque, concert et théâtre de rue, saupoudré d’humour.
J’arrive, habillé en chef d’orchestre et j’explique aux spectateurs que c’est Beethoven qui a inventé la musique métal. Du coup, l’entrée en matière est drôle et vraiment adaptée à tout public. Au point que ce spectacle s’exporte un peu partout dans le monde, même si depuis le Covid, ça s’est ralenti de ce côté-là. Qu’on soit au Brésil, en Hollande, à Amsterdam, à Barcelone ou en Belgique, la partition s’adapte en fonction du lieu qu’on me propose.
Cascadeur, un autre métier ?
À Villecartier par exemple, la dramaturgie reste la même. Seul le déroulé change afin que le spectacle s’inscrive le plus harmonieusement possible entre les différentes prestations de la journée. Contrairement à d’autres scènes du même type où j’ai pu jouer accroché aux arbres quand c’était possible, je joue toujours sans filet, perché sur un triptyque à sept mètres de haut.
Pas de lassitude au bout de quinze ans de ce spectacle ?
Depuis que je joue ce spectacle, c’est à chaque fois différent. Il m’arrive d’être tout de suite connecté avec les gens, parfois non. C’est ça qui est intéressant, c’est que ce n’est jamais la même chose.
Les Dimanches animés : le programme du dimanche 16 juillet 2023
15 h : L’armoire polyphonique par le Collectif Les Aimants
15 h 45 et 17 h 30 : lectures animales par la Compagnie Les Echappés du Bal
16 h 30 : Beethoven Metalo Vivace par la Compagnie M. le Directeur
17 h 10 : Les p’tits bouts bouquinent… en forêt !
18 h : Petite Fleur Trio par Le Cri du Chevreau
Fil rouge de l’après-midi : les frasques de M. et Mme Loyal (La Cie Les Échappés du Bal) dans des Instants théâtre de rue « improvisés et de bon aloi viendront mettre l’ambiance entre deux tatouages éphémères (L’Atelier Barbe à Papier) ou quelqu’entresort sonore et manuel (Collectif Les Aimants) pour une performance poétique ». Pour tout public (10 mn par passage). Gratuit (hormis le port miniature : 5 € ; 3 € ; 1 € et les balades à poney. Tél. 02 99 97 17 07. Retrouvez l’intégralité du programme sur www.facebook.com/CultureCouesnonMarchesdeBretagne
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