[Article publié le vendredi 20 octobre 2023 à 16h16 et mis à jour à 16h55] Semaine noire pour le transport aérien. Dix-huit aéroports en région ont été visés ce vendredi par de nouvelles alertes à la bombe, dont dix ont été évacués, a annoncé le ministre délégué aux Transports. Et ceci, juste avant les vacances de la Toussaint, une période de forte affluence.
Les alertes vendredi, consécutives à la réception de courriels menaçants, sont« en général terminées à l’heure où nous parlons », a ajouté le ministre peu après 15h15, en déplorant néanmoins une « situation inacceptable ». Chaque aéroport est invité à porter plainte pour chaque cas d’alerte reçue, et la justice est saisie, a-t-il rappelé.
De son côté, le ministre délégué aux Transports Clément Beaune s’est rendu ce vendredi après-midi au siège de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), dans le sud-ouest de Paris, pour une réunion sur la sécurité et les alertes dans les aéroports.
« Les petits malins ou les petits plaisantins qui se livrent à ce genre de jeux, sont en fait de gros abrutis ou de gros délinquants et nous ne laisserons rien passer », a-t-il notamment déclaré.
« Derrière ces alertes, il y a des gamins, des petits plaisantins, qui n’ont pas le sens des responsabilités », a déclaré de son côté Eric Dupond-Moretti, ministre de la Justice, au micro de RTL ce matin.
18 interpellations en 48 heures
Alors que la France a été placée en situation « urgence attentat », le niveau le plus élevé du dispositif de vigilance et de protection Vigipirate, ce genre d’alerte se multiplie en France ces derniers jours. Notamment depuis l’attaque qui a coûté la vie à l’enseignant Dominique Bernard, à Arras. Lieux touristiques, établissements scolaires, … Le château de Versailles a ainsi été évacué ce vendredi vers 12h45, pour la cinquième fois cette semaine à la suite d’une énième alerte, a annoncé l’établissement sur son compte X (ex-Twitter), précisant qu’il « procédera à la réouverture dès que les vérifications auront été menées ».
« On ne peut pas laisser faire ça, les gens ont besoin de travailler, de prendre quelques jours… cela crée une psychose que le pays n’a pas besoin », a argué le ministre de la Justice sur RTL ce matin. « Je dis aux parents : surveillez vos gamins », a-t-il lancé. Jeudi soir, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a évoqué 18 interpellations en 48 heures en lien avec ces alertes. Le gouvernement a également prévenu mercredi que chaque menace ferait l’objet d’un dépôt de plainte. La sanction pénale pouvant aller jusqu’à deux ans de prison et 30.000 euros d’amende.
14 plateformes régionales concernées
Selon un précédent bilan établi par des sources aéroportuaires, 14 plateformes régionales étaient concernées ce vendredi par ces perturbations. Des messages menaçants ont même été envoyés aux aéroports de Lille, Beauvais, Tarbes, Nantes, Brest, Toulouse, Carcassonne, Lyon-Bron, Pau, Nice, Biarritz et Rennes. Les aéroports de Bordeaux et Béziers ont dû être évacués, ainsi que celui de Nantes. Ce dernier aéroport a fait l’objet d’une évacuation « par mesure de précaution », a indiqué la préfecture d’Ille-et-Vilaine : « De manière à lever le doute, les forces de l’ordre et une équipe cynotechnique sont sur place ». A Bordeaux, « ce jour à 12h00 une nouvelle alerte à la bombe nous contraint une nouvelle fois à l’évacuation de l’aéroport », a confirmé vendredi l’installation sur son site internet.
De son côté, une porte-parole de l’aéroport de Lille a confirmé à l’AFP la réception d’un courrier électronique menaçant. « On a réalisé une levée de doute avec les services de la police » et « il n’y a pas eu d’évacuation », a-t-elle précisé. En revanche, l’aéroport de Beauvais s’est refusé à confirmer une quelconque alerte. « On est en fonctionnement normal, il n’y a pas eu d’évacuation », a indiqué un responsable à l’AFP. L’aéroport de Toulouse est resté ouvert, malgré avoir été la cible de menaces. « Après analyse, les services de l’Etat ont maintenu ouvert l’aéroport de Toulouse et ont pris les mesures pour garantir la sécurité des passagers », a indiqué le service de presse. A noter que depuis le début de cette vague, les grands aéroports desservant Paris, soit Charles-de-Gaulle et Orly, n’ont pas été affectés.
Selon le tableau de bord des opérations sur le site internet de la DGAC, les perturbations ont été moins graves vendredi que l’avant-veille, quand certains aéroports avaient subi des retards de vols allant jusqu’à trois heures. La plateforme souffrant le plus de délais vendredi est Nice-Côte-d’Azur (38 minutes au départ), mais il s’agit des conséquences des intempéries touchant les Alpes-Maritimes, selon l’organisme de surveillance du trafic Eurocontrol. Ce dernier, dans une note aux compagnies aériennes, leur a demandé d’être prêtes à adapter leurs plans de vol à courte échéance en raison de « problèmes de sécurité » dans des terminaux d’aéroports français.
(Avec AFP)
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